À l’heure où l’exposition d’un morceau repose autant sur son histoire que sur sa structure sonore, il existe une démarche de plus en plus courante pour espérer intégrer les grandes sélections musicales proposées par les plateformes d’écoute. Il ne s’agit ni d’un coup de poker, ni d’un simple dépôt de lien : c’est un véritable exercice de présentation, mené en amont de la sortie, et destiné à convaincre des équipes éditoriales invisibles de recommander un titre à leur audience. Souvent on appelle cette opération le pitch spotify, en raison du succès récent de cette plateforme, mais la démarche est utile un peu partout sur le web…
Ce mécanisme, aujourd’hui intégré à la plupart des portails artistes – que ce soit sur Spotify, Amazon Music, Deezer, Apple Music ou via des outils spécialisés comme Groover – consiste à décrire finement une œuvre, son univers, son énergie, ses instruments, et parfois même son intention. Et ce n’est pas parce que cela ne garantit aucun placement qu’il faut le négliger : bien utilisé, ce processus peut amorcer des effets durables sur la visibilité, notamment en déclenchant des recommandations automatiques dès la sortie.
Encore faut-il comprendre comment cela fonctionne. Et surtout, ce que cela ne fait pas.
L’essentiel !
⏱️ Ce qu’il faut savoir | 🎯 Conseils pratiques |
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Le pitch Spotify ne garantit pas un placement éditorial, mais il permet au minimum d’apparaître dans le Radar des sorties de vos abonnés. | Soumettez votre morceau au moins 7 jours avant la sortie via Spotify for Artists, en remplissant toutes les métadonnées demandées. |
Un seul titre peut être pitché à la fois, uniquement s’il est inédit et pas encore mis en ligne. | Choisissez la chanson la plus forte (même dans un EP) et rédigez un pitch concis, incarné, structuré. |
Les playlists éditoriales sont rares, très concurrentielles, et souvent inaccessibles à certains genres. | Utilisez aussi des alternatives comme Groover ou SubmitHub pour atteindre d’autres curateurs, radios et médias. |
Un bon pitch active aussi les algorithmes internes (écoutes, ajouts en playlists, taux de complétion…) | Soignez votre présence en ligne (profil artiste, storytelling, relais communautaire) pour renforcer ces signaux. |
Évitez les services payants qui garantissent des placements en playlists officielles. | Privilégiez les plateformes transparentes et les retours personnalisés. Mon retour d’expérience sur Groover. |
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Pitch Spotify : comment ça fonctionne (vraiment)
Le dispositif mis en place par Spotify s’appelle simplement “Spotify for Artists”. Accessible aux artistes, managers ou labels disposant des droits, il permet de soumettre un morceau inédit avant sa sortie, via un formulaire structuré. Ce formulaire devient une sorte de carte d’identité artistique : on y décrit le genre musical, les instruments présents, l’ambiance, la langue, le lieu d’origine, le contexte de production, etc. (Studio ou live ? Original ou reprise ? Instrumental ou chanté ?). Tout est analysé pour aiguiller le titre vers les bonnes personnes.
Contrairement à une idée répandue, il ne s’agit pas d’envoyer sa musique dans une “boîte à idées” où un curateur viendrait piocher. L’objectif est plus fin : orienter le morceau vers l’équipe éditoriale la plus pertinente, ou vers les bonnes zones géographiques. Si votre son évoque Los Angeles et que vos auditeurs viennent majoritairement de Californie, il est même pertinent de géolocaliser le projet dans cette région pour faciliter son routage.
Le pitch ne garantit aucun placement. En revanche, il a deux effets directs :
- il rend votre morceau éligible aux playlists éditoriales internes de Spotify, pilotées par des humains ;
- et surtout, il déclenche automatiquement l’inclusion du titre dans le Radar des sorties de vos abonnés, une playlist algorithmique personnelle générée chaque semaine pour chaque auditeur.
Ce deuxième point est souvent négligé, alors qu’il constitue le bénéfice minimum d’un pitch bien placé : apparaître dans le flux de découverte de vos fans les plus actifs, dès le jour de la sortie.
Spotify n’est pas seul à proposer ce type de processus : Apple Music, Deezer, Amazon Music ou encore Boomplay mettent en place des formulaires similaires. Sur certaines plateformes, comme Groover, le fonctionnement est un peu différent : on s’adresse directement à des curateurs externes, labels ou médias, avec un retour garanti… mais sans lien direct avec les équipes éditoriales des plateformes.
Qu’il soit automatisé ou relationnel, le pitch est donc devenu une pièce maîtresse de la distribution digitale. Mais pour qu’il fonctionne, il faut savoir l’écrire.
Comment écrire un pitch Spotify efficace ?
Un bon pitch, ce n’est pas un slogan. Ce n’est pas non plus une fiche produit ni un extrait de dossier de presse. Sur Spotify, la zone de texte prévue pour “pitcher” un morceau se limite à 500 caractères. L’enjeu est donc double : convaincre rapidement, sans être creux.
Un pitch efficace doit répondre à trois critères :
- Informer : genre, ambiance, instruments, originalité.
- Contextualiser : pourquoi ce morceau maintenant, pour qui, dans quel cadre il prend sens.
- Inciter à l’écoute : en suggérant une émotion, un moment, une scène mentale.
La plupart des plateformes conseillent une approche sincère, incarnée. Chez Groover comme chez Spotify, on recommande de parler à la première personne, et de faire émerger un mini-storytelling : l’origine du morceau, un détail de production marquant, une collaboration inattendue…
> Exemple : “J’ai composé ce morceau après une nuit blanche passée à arpenter les rues de Lisbonne. J’y ai mis une ligne de guitare inspirée du fado, un beat downtempo façon lofi, et la voix fragile d’une amie rencontrée ce soir-là. C’est une balade contemplative, pour les fins d’été.”
> — Pitch fictif, mais dans l’esprit de ceux analysés sur Groover
Attention aux adjectifs vagues (“accrocheur”, “énergique”, “entraînant”) qui ne disent rien. Il vaut mieux être précis (“basse saturée”, “voix doublée façon Daft Punk”, “kick boisé façon boom bap”) et ancré dans un imaginaire (“pour une scène de film noir”, “idéal pour un café sous la pluie”).
Spotify vous demandera aussi d’indiquer des métadonnées : ville de rattachement, langue, nature de la production (studio / live), instruments clés… Ces données orientent votre titre vers les bonnes équipes éditoriales. Si vous les renseignez mal, vous limitez vos chances dès le départ.
Enfin, certains signaux renforcent la crédibilité du pitch : présence dans d’autres playlists (non officielles), couverture médiatique, budget promo prévu, ou soutien d’un label/manager. Ne mentez pas, mais soulignez ce qui peut jouer en votre faveur.
Et surtout : relisez-vous. Ce texte ne pourra pas être modifié après soumission. En 500 caractères, chaque mot compte.
Ce que personne ne vous dit sur les playlists éditoriales
La promesse du pitch sur Spotify, c’est celle d’un accès démocratisé à la visibilité. En réalité, les choses sont plus nuancées. Oui, votre morceau peut être pris en compte par une équipe éditoriale. Mais non, il ne s’agit pas d’un système purement méritocratique.
Les équipes éditoriales de Spotify — souvent sectorisées par pays, genres et contextes d’écoute — reçoivent des milliers de titres chaque semaine. Beaucoup d’artistes indépendants, même avec un bon pitch, ne seront jamais sélectionnés. Le processus reste opaque, sans retour explicite, et les critères d’éligibilité sont loin d’être objectifs.
> Sur Reddit, plusieurs artistes rapportent n’avoir “jamais obtenu de playlist éditoriale malgré des dizaines de pitchs”, tandis que d’autres soulignent que “les styles comme le metal, le rock ou le folk sont quasi absents des playlists officielles”.
À cela s’ajoute une suspicion croissante envers les algorithmes et les curateurs : favoritisme envers les artistes signés, manque de diversité stylistique, dépendance aux datas plutôt qu’à l’artistique pur. Si vous n’avez ni buzz, ni soutien label, ni communauté active, votre pitch aura peu d’impact. Pire, il risque de se perdre dans un flux jamais consulté.
> Le site Proxima Centauri rappelle que “le vrai pouvoir d’un pitch, c’est surtout d’envoyer les bons signaux à l’algorithme”. Un bon taux de complétion d’écoute, une forte réaction de vos abonnés dès la sortie, une cohérence entre pitch et réalité… tout cela peut nourrir l’IA interne, et favoriser un placement indirect plus tard.
Spotify ne le dit pas officiellement, mais les signaux faibles jouent un rôle essentiel. Un titre qui obtient des streams constants, une bonne rétention, et des ajouts en playlists utilisateurs a plus de chances d’être repéré a posteriori, même s’il n’a pas été sélectionné immédiatement.
Enfin, attention aux idées reçues : le pitch ne vous empêchera pas d’être repéré par d’autres biais. Beaucoup de curateurs s’appuient aussi sur l’exploration manuelle, les outils analytiques, ou les plateformes tierces comme Groover ou SubmitHub. Ne faites pas du pitch un totem. Il n’est qu’une pièce du puzzle.
Faut-il toujours pitcher ? Et quelles alternatives ?
La réponse courte : oui, il faut pitcher. Même si vous n’obtenez aucune playlist éditoriale, le simple fait de passer par le formulaire Spotify vous garantit un effet bénéfique : l’inclusion automatique dans le Radar des sorties de vos abonnés. Pour cela, le pitch doit être envoyé au moins sept jours avant la date de sortie.
Ce bénéfice seul justifie de ne jamais rater un pitch, même sans grande ambition éditoriale.
Mais ce n’est pas une stratégie suffisante.
Pour augmenter réellement vos chances d’être découvert, vous pouvez aussi :
- Pitcher en dehors de Spotify, via des plateformes comme Groover, SubmitHub, Playlist Push… Ces services permettent d’atteindre des curateurs humains : journalistes, blogueurs, radios, influenceurs, créateurs de playlists indépendantes. Le retour est souvent personnalisé et rapide.
- Activer des relais communautaires : un bon morceau partagé à votre fanbase, mis en story, intégré à une vidéo TikTok, ou envoyé à une mailing list ciblée peut déclencher une dynamique organique qui nourrira ensuite les algorithmes de recommandation.
- Optimiser votre profil artiste : une biographie claire, des visuels professionnels, un lien vers vos réseaux, des playlists créées par vous-même… Tout cela renforce l’image perçue par les curateurs, et peut jouer dans la balance.
En revanche, évitez les services qui garantissent une inclusion en playlist contre paiement. Il s’agit d’une forme moderne de “payola”, en violation des règles Spotify. Cela peut mener à un déréférencement partiel ou complet de votre profil.
Gardez aussi à l’esprit que la visibilité algorithmique se construit sur la durée. Mieux vaut pitcher chaque nouveau titre de façon cohérente et soutenue que de miser tout sur un seul morceau mal préparé.
Le pitch est un levier, pas une baguette magique.
Conclusion : pitcher mieux, mais ne pas tout miser là-dessus
Pitcher un titre via Spotify – ou sur Apple Music, Deezer, Amazon Music, Groover… – reste incontournable : c’est le moyen le plus direct d’accéder à une exposition auprès de vos abonnés via le Radar des sorties, et une porte d’entrée vers les playlistes éditoriales.
Mais ce n’est qu’un levier parmi d’autres. Le vrai enjeu, c’est de renforcer le discours que vous portez autour de votre musique : ce que votre pitch raconte au-delà de la musique pure, c’est ce qui va convaincre un curateur ou nourrir l’algorithme.
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Si vous souhaitez passer d’une présentation efficace à une forme de storytelling ou copywriting professionnelle, explorez des ressources ciblées : l’écriture concise, incarnée et percutante est un art en soi.
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🔗 Et si vous envisagez d’aller plus loin, consultez cet avis complet sur Groover, pour savoir quand et comment ce service peut compléter votre stratégie de promotion musicale.
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En résumé :
– ✅ Abusez du pitch Spotify (systématiquement, en amont, sans excès ni promesses irréalistes)
– 🎙️ Travaillez votre discours comme un vrai rédacteur (contenu, angle, style)
– 🔁 Ajoutez des relais (profil, communautés, médias, protocole Groover/SubmitHub…)
– 🔒 Surveillez vos receuils de data (streams, engagements) pour ajuster vos futures sorties
Un bon pitch ouvre la porte. À vous de la franchir.